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Rando-découverte à Chaux-Giromagny

29 août 2015

Le 29 août 2015 a eu lieu la traditionnelle Rando-découverte du pays de la Haute Savoureuse. Organisée par Belfort-Tourisme en partenariat avec la Communauté de Communes de la Haute Savouveuse (CCHS) et plusieurs associations dont l’AHPSV, ATT, AFD, aidées par les marcheurs du Club vosgien de Giromagny et de Coderando 90. Elle s’est déroulée sur les territoires des communes de Chaux, Giromagny et Lachapelle-sous-Chaux. La balade a duré toute la journée avec une longue pause à midi au Fort de Giromagny. Le parcours, facile et accessible avec de bonnes chaussures, ne faisait que 10km, ce qui correspond à 4 petites heures de marche sans compter les nombreuses pauses consacrées aux commentaires

Cette année le thème principal était la Première guerre mondiale (naissance de l’aviation militaire, fortifications Séré de Rivière, équipement des poilus…) mais plusieurs autres sujets couvrant la période 1880-1930 ont été évoqués tout au long de la promenade (monument aux morts, cimetière, voie ferrée de Bas-Evette à Giromagny…). Le repas du poilu mijoté au feu de bois dans l’authentique roulante installée dans une cour du fort a été un grand moment pour les participants qui n’avaient pas apporté leur pique-nique, au même titre que les explications données par les poilus et les infirmières d’ATT sur les objets et méthodes employés dans la vie courante du soldat et par les services de santé de l’époque.

Au total, une cinquantaine de personnes (y compris les intervenants) ont participé à la rencontre. Cette dernière a été une occasion pour les habitants du secteur d’approfondir leurs connaissances de leur pays (et souvent d’apporter leurs témoignages) et pour de nombreux passionnés d’histoire de nouer des contacts ou d’échanger des informations.

Le vitrail de l’église de Chaux posé en février 1927. La légende placée au bas de l’oeuvre indique : « La paroisse de Chaux à ses enfants morts pour la France »
Affiche de l’opération

 

Les thèmes
  • Le vitrail et la plaque dédiés à la mémoire des paroissiens de Chaux tués lors de la Première guerre.
  • L’aviation militaire et la création du terrain d’aviation de Chaux.
  • Les transports dans le Pays sous-vosgien avant 1914
  • Les traces de retranchements autour du fort
  • Les ruines du casernement de paix à l’extérieur du Fort de Giromagny.
  • L’artillerie en 1914
  • La Trouée de Belfort et le système Séré de Rivières.
  • L’histoire du Fort de Giromagny
  • La translation des cimetières à l’extérieur des villages
  • Les monuments aux morts et les nécropoles militaires

Déroulement de la journée
(horaire approximatif)

Le temps ensoleillé et chaud a favorisé le succès de cette belle journée.

  • 09h00 visite commentée de l’église du point de vue de la Première guerre (ATT)
  • 09h10 la butte de tir et l’histoire du terrain d’aviation de Chaux (ATT et AHPSV)
  • 09h40 La défaite de 1871 et les fortifications du système Séré de Rivières (AHPSV)
  • 10h10 Le voie ferrée de Bas-Evette à Giromagny (AHPSV)
  • 10h40 Les retranchements de la butte des Sombres et ses traces sur les images « satellite » (AHPSV)
  • 11h00 La construction du fort et le centenaire de la mort de Pégoud (AHPSV)
  • 11h20 « embuscade » tendue sur le trajet par une escouade de poilus d’ATT. La surprise.
  • 11h50 les communications entre forts (AHPSV)
  • 12h00 historique du fort, visite de la salle d’exposition (AFD)
  • 12h20 apéritif suivi du repas (AFD)
  • 13h30 projection d’un diaporama alternant avec la visite du dessus du fort (AHPSV)
  • 14h00 deux ateliers présentés par les poilus et les infirmières d’ATT sur l’équipement du soldat et le service de santé en 1914-1918
  • 15h10 la batterie annexe, son abri et les plates-formes d’artillerie (AHPSV)
  • 16h30 le cimetière de Chaux (AHPSV)
  • 17h00 le Monument aux morts de Chaux (AHPSV)
  • 17h15 Conclusion de la journée sur le parking de l’église

Photos prises par Thierry MARLINE et Roland GUILLAUME de l’AHPSV.

37 participants au départ

Devant la butte de tir

Les « bosses » au pied du fort sont les plates-formes d'artillerie de la batterie annexe

Devant le fort, Roland GUILLAUME (AHPSV) resitue le fort Dorsner dans le système Séré de Rivières et évoque le télégraphe optique qui reliait le fort de Giromagny à celui du Salbert

Explications de Joseph NATTER (AFD) sur les défenses du fort

Haricots, saucisses et collet de porc cuits au feu de bois dans une roulante historique

Instruments et méthodes d'autrefois pour panser les plaies et recoudre les intestins décrits par les infirmières de la troupe d'ATT. Une intervention hautement intéressante qui complétait celle relative aux armes et matériels du soldat de 1914

Dans l'église de Chaux, présentation du vitrail par Pascal FAIVRE (ATT)

Pause dans la forêt pour écouter Maurice HELLE (AHPSV) raconter la mort de Pégoud

Une surprise (agréable autant qu'inattendue) : l'embuscade tendue par la troupe d'ATT

La troupe d'ATT entrant dans le fort, quelques pas en avant mais un bond de cent ans en arrière

Mitrailleuse Vickers mise en position par ATT

Le repas était servi dans une casemate dont la fraîcheur a été appréciée

Présentation sous forme de diaporama commenté de photos et de cartes pour illustrer les explications sur le parcours (AHPSV). Pendant ce temps, l'autre demi-groupe admire le paysage depuis le dessus du fort

La carte du parcours

Cette randonnée est facile, pas trop longue, agréable et variée. A quelques endroits, le chemin est caillouteux mais des chaussures de sport ordinaires peuvent convenir. Le parcours n’est pas balisé et il est parfaitement possible de se tromper de chemin si on n’y prend pas garde. Il est recommandé de se munir de la carte IGN top25 du secteur et d’apprendre à la lire.
Sur la carte Google-Map ci dessous, les étoiles vertes correspondent aux endroits où ont eu lieu les interventions.

Ouvrez la carte en plein écran pour voir les détails et cliquez sur le bouton d’affichage de la liste (dans la barre de titre, à gauche). Cochez ou décochez les calques en fonction des catégories d’éléments que vous souhaitez voir apparaître.

Pour approfondir les sujets abordés voici quelques liens et références de documents :

Aviation 1914-1918

Le 8 février 1916 Le grand canon de Zillisheim commence à tirer sur l’agglomération belfortaine.
Peu de temps après, le 21 février, débute l’offensive allemande dans le secteur de Verdun.
Ces deux évènements incitent le commandement à fermer le camp d’aviation du Champ de Mars à Belfort et à répartir une partie des escadrilles sur les terrains locaux (Fontaine, Foussemagne et Romagny) et à en envoyer deux autres vers Luxeuil.
Le terrain de Chaux est créé au printemps 1917 pour accueillir principalement les escadrilles chargées de repousser les avions allemands, en particulier ceux qui viennent bombarder Belfort.

C’était un terrain très important puisqu’à un moment donné (janvier 1918) 7 escadrilles y étaient stationnées en même temps. Il couvrait alors jusqu’à 175 hectares et les hangars Bessonneau pour abriter les avions étaient répartis tout autour du terrain, sur les territoires des communes de Sermamagny, Chaux et Lachapelle-sous-Chaux.
Au total 21 escadrilles (3, 20, 21, 49, 78, 81, 82, 88, 92, 112, 150, 151, 157, 162, 218, 221, 233, 242, 245, 286, 315) ont volé dans le ciel du Pays sous-vosgien en décollant de Chaux.

Sites

Documents

  • 1914-1918 Guerre aérienne dans le ciel de Haute Alsace – Étude de Philippe SEITHER – Éditions Plume d’Expressions 2014
  • L’escadrille C34 de Romagny-sous-Rougemont par François SELLIER – La Vôge n°22 – 1998
  • Histoire de Chaux des origines à 1945 – Georges SCHOULER – Bulletin de la SBE n° 82 – 1991(AM Belfort)
  • Revue Icare du SNPL : L’aviation française en août 1914 (cote AD90 : C1349) et L’aéronautique militaire 1914-1918 (cote AD90 C1348/1 et C1348/2)

La Trouée de Belfort et le Système Séré de Rivières

Depuis le bout de la piste du terrain d’aviation de Chaux, la vue sur la Trouée de Belfort est superbe, surtout quand le temps est dégagé. On aperçoit les contreforts du Jura dans le lointain et bien sûr le massif des Vosges au nord. On comprend facilement que, pour venir du monde germanique vers la France, il est plus facile de passer par la Trouée que de s’aventurer dans la montagne. Les envahisseurs  l’ont compris depuis la nuit des temps et, pour les arrêter, on a construit des châteaux puis des fortifications.

En 1871 la frontière se déplace, les places fortes de Metz ou de Strasbourg sont maintenant allemandes, on ne peut plus compter sur elles et il faut construire une sorte de muraille de Chine pour retarder une éventuelle invasion venant de l’est (ou du sud). C’est au général Séré de Rivières que sera confiée cette tâche. En moins de dix ans une sorte de ligne Maginot va relier la frontière suisse à la frontière belge. Mais c’est une ligne en pointillés, composée de rideaux défensifs comme celui de la Haute-Moselle (dont fait partie le fort de Giromagny) qui relie la place forte de Belfort à celle d’Epinal.

Du terrain de Chaux (mais aussi de la route entre Sermamagny et Chaux) on voit très bien le fort Dorsner sur sa butte. A condition d’y prêter attention.

Sites

Documents

La Barrière de Fer – L’architecture des forts du général Séré De Rivières (1872-1914) par Philippe Truttmann : une bible

La voie ferrée

L’embranchement à Bas-Evette sur la ligne Paris-Bâle a permis aux industriels de Giromagny de faire venir le charbon nécessaire pour leurs machines à vapeur ainsi que les matériaux de toutes sortes utilisés aussi bien comme matières premières pour les fabrications dans les usines que pour la construiction des bâtiments… Bien sûr, les voyageurs ont été ravis de pouvoir se rendre très vite à Belfort en toute sécurité. Elle a été mise en service le 30 juin 1883
Pendant la Première guerre, deux embranchements ont été greffés pour desservir des parcs du matériel militaire et des cantonnements : un à Lachapelle et un autre aux Eparses (lieu-dit La Rouge Vie).

Sites

Les Sombres et Bellevue

Avant et surtout au début de la Première guerre, des retranchements ont été aménagés un peu partout en arrière du front et autour des forts : abris, tranchées, réseaux de fils barbelés… Sur la butte des Sombres (lieu-dit les Fontenottes) et du côté du charnier de Bellevue, la trace des tranchées peut être visible pour un promeneur averti. Ces tranchées ont été creusées par les troupes au repos à titre d’exercice et servaient aussi à l’entraînement pour le lancer de grenades.

Documents

La Vôge n°43 (novembre 2015) traite de l’usine de produits chimiques de Bellevue mais aussi des retranchements sur la butte des Sombres dont on peut voir les traces sur les photos satellites (Géoportail, Bing…)
Histoire de Chaux des origines à 1945 – Georges SCHOULER – Bulletin de la SBE n° 82 – 1991(AM Belfort)

Le Fort de Giromagny

« Point fort » de la randonnée. Il a été construit entre 1875 et 1879 mais amélioré jusqu’en 1915, en particulier à partir de 1888 pour mieux résister aux bombardements.

La visite rapide sur les dessus lors de cette randonnée se doit d’être complétée par une visite plus approfondie lors d’un jour d’ouverture. Ce fort est un ouvrage exceptionnel parmi les autres éléments des fortifications entourant Belfort.

Les communications avec la place de Belfort s’effectuaient traditionnellement par pigeons voyageurs mais aussi en morse par un réseau de télégraphe optique.

La photo ci-dessous représente une tourelle Mougin du même type que celles du Fort de  Giromagny ; il s’agit de celle du Fort de Villey-le-Sec de la ceinture fortifiée de Toul (54).

Sites

Documents

  • Le fort de Giromagny 1875-1890 par Antoine BROLLI – Bulletin de la SBE n° 83 – 1992(AM Belfort) : la référence, une étude rigoureuse et détaillée.
  • Le fort Dorsner de Giromagny par Ralph Delaporte dans La Vôge n°36 (1ère partie) et dans La Vôge n°38 (2ème partie) : un bon résumé et le récit de la restauration du fort par l’AFD.

Le monument aux morts

Inauguré le 1er mai 1921 pour honorer la mémoire des habitants de Chaux morts pour la France (35 morts sur 814 hab en 1911) lors de la Première guerre, le monument de Chaux présente la particularité plutôt rare d’être surmonté d’une statue de Jeanne d’Arc. Sans doute que l’influence de l’abbé Litot, secrétaire du Comité, et la piété des habitants de Chaux, y sont pour quelque chose dans ce choix.

Dans la liste des noms figure celui de Charles TOURNIER sergent au 172° RI, tué dans le Bois de la Laufée près de Verdun le 03/07/1916. Directeur de l’école publique de Chaux, sa mort nous rappelle que 50% des instituteurs sont morts pour la France pendant la Première guerre.

Dans l’église, le vitrail a été posé en février 1927.

Sites

Documents

  • Le monument aux morts de Chaux par Maurice Helle – La Vôge n° 39 de 2011
  • Histoire de Chaux des origines à 1945 – Georges SCHOULER – Bulletin de la SBE n° 82 – 1991(AM Belfort)

Le cimetière de Chaux

Il y a cent ans le cimetière, qui s’étendait autour de l’église (là où se trouve en partie le parking), était jugé trop étroit et on le soupçonnait de participer à la pollution des puits. Comme dans la plupart des autres villages du Pays sous-vosgien la municipalité a décidé de le transférer à l’extérieur du village. C’est seulement vers 1935 que le cimetière que nous avons longé lors de la rando-découverte a été aménagé. Cela ne s’est pas fait tout seul…

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