Table des matières
Les églises de Chaux | Francois Liebelin | 3 |
Une carte allemande de 1940 détaillant les industries de notre région | Claude Canard | 31 |
Alstom dans l’économie de guerre allemande | Claude Canard | 33 |
Il y a 100 ans ! – Revue de presse | Maurice Helle | 35 |
La Presse et les faits marquants du Pays Sous-Vosgien | 44 | |
Naissance à Giromagny de l’Avant-Garde | 51 | |
Les accidents du travail au milieu du XIXe siècle |
Jean-Christian Pereira | 58 |
Sur le chemin des croix – La croix Zeller à la Planche-le-Prêtre | Maurice Helle | 62 |
Rougegoutte et ses anciennes écoles (1786-1976) |
Francois Liebelin | 66 |
L’heure de la naissance et l’heure de la mort à Leval aux XIXe et XXe | Jean de Zutter |
92 |
Alphonse Daudet à Rougegoutte ! (Juillet 1865) | François Liebelin | 100 |
Histoires d’outils | Claude Canard | 105 |
Céquoidon ? | Claude Canard | 108 |
Le coût des sonneries de cloches à Lachapelle-sous-Rougemont… | Maurice Helle | 110 |
Une fabrique de chaussettes à Vescemont | Marie-Noëlle Marline-Grisez | 111 |
Le tir phénomène de société ! À Rougegoutte aussi ! | Maurice Helle |
119 |
ll était une fois, le monument aux morts 1914-1918 de Rougemont | François Sellier |
122 |
Les relations entre pouvoir central et local : réalisme politique ou … | Maurice Helle | 126 |
La Vôge a lu | 131 | |
Les nouveaux délais de communication des archives publiques | 134 | |
Cure de jouvence pour l’ancienne horloge du clocher de Rougemont | François Sonnet | 135 |
La Sainte Barbe à Lepuix-Gy 07 décembre 2008 | 136 | |
Regards sur les activités de l’A.H.P.S.V. | 140 | |
In memoriam Michel Py | Claude Canard | 141 |
Un nouveau toit pour le bâtiment historique du tissage du pont | Francois Liebelin | 142 |
Les églises de Chaux
Le premier édifice chrétien de Chaux fut vraisemblablement implanté en ce lieu après l’installation des Burgondes dans notre région et leur reconnaissance de l’autorité spirituelle du siège épiscopal de Besançon.
Cette église fut à n’en pas douter durant des siècles la seule de la vallée de la haute Savoureuse. Placée sous l’invocation de Saint Martin, évêque et confesseur, elle devint rapidement le point central d’une immense paroisse qui s’étendait du pied du Ballon d’Alsace à la roche de Belfort.
Dans une notice paroissiale rédigée en 1909, l’abbé Litot écrivait :
La première église de Chaux fut construite vers le commencement du Xlème siècle au moment de Ia fondation de la seigneurie du Rosemont…
Les historiens les plus crédibles donnent la paternité de la dite seigneurie au comte Louis de Mousson-Montbéliard vers 1030. En 1937 ce même curé sur la foi de chroniqueurs dont malheureusement il ne cite pas les noms et dont leur existence même resterait à démontrer écrivait :
Le premier clocher datant de 869 élevé sur le chœur de l’église, n’existait déjà plus et depuis fort longtemps en 1765, il ne reste de cette construction primitive que le clocher actuel…
Que penser d’une telle affirmation et surtout de la date 869 ?
(La suite dans : Les églises de Chaux, par Francois Liebelin, page 3)
Les accidents du travail au milieu du XIXème siècle
Les accidents de la mine et leurs coups de grisou sont bien connus du public. Ceux de notre industrie textile, semblent moins connus : ce ne sont pas des drames collectifs, mais le fait d’accidents individuels, nombreux et souvent mortels, surtout au milieu du XIXe siècle.
La période choisie correspond à un funeste « âge d’or » de l’accident du travail. Les usines se mécanisent, le travail à domicile diminue au profit des manufactures. Les ouvriers font connaissance avec le temps de travail règlementé, un nouveau lieu de travail hors de chez eux : l’usine. Les machines aident à la production mais deviennent mortelles à la moindre faute d’attention.
Nous avons choisi les années 1858-1862, comme références et plus particulièrement le canton de Giromagny alors en pleine industrialisation avec les firmes Boigeol et Bornèque.
Quelques éclaircissements sur la condition d’ouvrier
Lors de son enquête en 1840, Villermé nous donne quelques éclaircissements sur la condition ouvrière en France.
Le salaire est dépensé pour la moitié, voire les 2/3 pour la nourriture. Vient ensuite l’habillement (entre le 1/8 et le 1/4 des revenus), puis le loyer du logement (1/10 en moyenne). La durée de travail varie entre 14 et 15 heures par jour, dont 13 heures de travail effectif et cela six jours par semaine.
La loi du 9 septembre 1848 limite le travail quotidien à 12 heures. En 1850 une enquête locale est chargée de vérifier que les horaires de travail imposés par la loi sont respectés. Les filatures et tissages du canton de Giromagny déclarent ouvrir à 6 heures du matin et fermer à 7 heures du soir, avec une pause entre midi et treize heures, ce qui correspond à une journée de 12 heures, conformément à la loi (ADTB 10M6).
En 1840, les enfants sont admis depuis l’âge de 6 ans dans les manufactures d’Alsace. Moins payés que les adultes, ils sont habiles et travaillent là où la patience est plus appréciée que la force (remplacée par les chevaux vapeur). Ce n’est qu’en mai 1874 qu’une loi encadre le travail des enfants employés dans l’industrie.
Le nombre d’ouvriers travaillant dans l’industrie locale vers 1860 est relativement bien connu. En 1860 et 1864, les usines du canton comptent environ 2100 ouvriers tous tissages confondus (manuels et mécaniques). En 1863 ils sont 1100, dont 582 à Giromagny et 548 à Lepuix-Gy, mais en cette année de crise, seuls les établissements mécanisés demeurent ouverts ; ceux qui utilisent les métiers à bras sont alors fermés. (ADTB 10M6).
Les établissements concernés sont en grande majorité des établissements de la famille Boigeol : la filature et le tissage de Giromagny, le tissage de la Papeterie et depuis 1856, le tissage du Pont à Lepuix-Gy. Un autre tissage appartient à Pierre Bornèque (la future usine Briot) à Lepuix-Gy.
Les courroies de transmission en cause
Deux sources différentes nous permettent d’appréhender les accidents du travail.
D’une part, les rapports du commissaire de police du canton de Giromagny (dont quelques-uns figurent aux ADTB en série 10 M) et surtout classés dans la justice de paix. Ils sont archivés chronologiquement à côté des procès-verbaux de vol et de rixes, donc plus difficiles à repérer sans un dépouillage exhaustif. D’autre part la presse locale, dont les correspondants rapportent les faits avec des détails souvent très crus.
L’accident le plus caractéristique est sans doute celui dû aux nombreuses courroies de transmissions des métiers. Le commissaire de police écrit le 20 août 1859 au préfet :
Aujourd’huy à 2 heures après midi, le Sr Jean Baptiste Pernol, âgé de 54 ans, contre-maître à Giromagny, homme fort et robuste, mais excessivement sourd (ce n’est pas étonnant compte tenu du bruit engendré par les centaines de métiers en marche), marié, père de 4 enfants dont 2 sont soldats, et deux filles sont mariées, employé dans l’établissement de M. Boigeol depuis environ 40 ans (donc employé depuis l’âge de 14ans), a été pris par…
(La suite dans : Les accidents du travail au milieu du XIXème siècle, par Jean-Christian Pereira page 58)
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