Envie d’usine

Animations à Lepuix-Gy

14 & 15 avril 2012

Plus de 600 visiteurs se sont déplacés malgré le temps maussade pour assister aux démonstrations.
« Envie d’usine », une idée : ouvrir une usine désaffectée à la culture du travail et des savoirs au moment où l’on en ferme d’autres au prétexte de rentabiliser.
Sur deux jours, un public chaleureux et étonné, a pu se réapproprier le Tissage du Pont à Lepuix-Gy, voir au travail sur l’un des premiers sites historiques métallurgiques du 90 des bronziers faire couler le métal, technique antique à la cire perdue, sans perdre une miette de cette fabuleuse démonstration parfaitement maîtrisée en dépit de la pluie par Sharon et Richard Baker, artistes sculpteurs d’Ailloncourt dans le 70. Avec pour l’événement une première à risques, un démoulage à chaud des objets réalisés en bronze de récupération pris sur place.

Sous l’oeil impassible du bûcheron de bois monumental d’Armand Bloch, oeuvre d’art majeure de la fin du XIXe siècle, deux amateurs volontaires, Pascal Petitot, prof de maths en lycée et son complice Christian Grandjean débardeur, se sont risqués à reconstituer le pénible travail des scieurs de long à la bambanne de jadis, le chévrier juché sur la bille à débiter et le renard en dessous, de la sciure plein les yeux.

Au fond de la cour Thierry Chassignet avait mis en route son incroyable machine mécanique à tailler les sabots, mue par un diabolique moteur thermique antédiluvien.

Les visiteurs ont pu contempler de l’extérieur les ateliers et les collections de machines textiles, et faire le tour de la nouvelle exposition permanente des étonnants appareillages appartenant aux technologies du passé. Une riche évocation du labeur pratiqué avec d’autres moyens, en d’autres temps, dans les ambiances poussiéreuses, graisseuses et humides des salles de filatures et tissages lorsque la Haute Savoureuse fournissait énergie aux usines, donc travail salarié au pays.

Claude CANARD.

Photos : Thierry MARLINE, André FAIVRE, Claude CANARD.