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EDITO

LECTURE D’IMAGE
La couverture de ce nouveau numéro nous offre, en toute simplicité, une image verdoyante et bucolique de notre
Pays sous-vosgien. Et si elle cachait une autre lecture ?. L’an dernier, nous avons fêté le centenaire de la naissance officielle du Territoire de Belfort. En 1960 (seulement !) notre département est rattaché à la « circonscription d’action régionale de la Franche-Comté ». La loi de décentralisation de 1982 l’intègre naturellement à la région Franche-Comté et, en 2016, c’est tout aussi logiquement qu’il rejoint la grande région Bourgogne – Franche-Comté. Ainsi «cette petite partie de l’Alsace restée à la France» en 1871 est-elle devenue franc-comtoise à part entière; sinon par la voix du peuple, du moins par la volonté des politiciens.
Simple question : pourrait-on voir, un jour, notre petit Territoire retrouver son Alsace d’origine, quand celle-ci se sera « défaite » du Grand Est, par exemple ? Qui peut le dire ? Pas nous. Nenni ma foi ! En attendant, pas folle la vache montbéliarde : elle continue de se sustenter paisiblement en compagnie des cigognes…  François Sellier

Table des matières

 

Édito François Sellier 1
Il y a 100 ans ! Martine Demouge 2
1974 : François Mitterrand à Giromagny Roland Guillaume 24
Le dessous des cartes « L’incendie du tissage d’Anjoutey » François Sellier 29
1815-1870, le Pays sous-Vosgien, terre d’émigration ! Bernard Perrez 30
Petite chronique judiciaire du temps des seigneurs Jacques Marsot 46
L’ouvrage du Monceau à Valdoie Jean-Christian Pereira 47
René Marconnet, pilote de chasse oublié Stéphane et Tristan Muret 61
L’auberge « chez la Rose » à Riervescemont Marthe Peltier 68
La Conspiration de Belfort et ses ramifications en Pays sous-vosgien François Sellier 81
Le Moto-Club de Giromagny 1931-1987 Michaël Mennecier 89
Histoire….de « trous » Patrick Lacour 108
André Zemp, une vie de musique d’Harmonie Claude Parietti 111
Céoùdonc ? 122
La petite histoire en patois Texte et traduction « en patois de chez nous »  de José Lambert,  Illustrations de François Bernardin 123
MAGAZINE
La vie de l’association Marie-Noëlle Marline 126
La Vôge a lu François Sellier 131

Il y a 100 ans !

L’année 1923 en bref – L’occupation de la Ruhr

Dès 1917, le ministre français des Finances, LouisLucien Klotz, avait déclaré : « l’Allemagne paiera ».
Mais à la fin de l’année 1922 la France se trouve dans une situation assez ubuesque, ses alliés anglosaxons ne lui laissent entrevoir aucune diminution de ses énormes dettes de guerre alors qu’ils sont disposés à dispenser l’agresseur allemand de payer une partie des réparations. La négociation menant dans une impasse, Poincaré choisit une politique de force au risque d’isoler le pays. Après s’être assuré du soutien de la Belgique, il fait constater par la Commission interalliée des réparations les manquements de l’Allemagne pour la livraison de bois et de charbon. L’opération est déclenchée le 11 janvier1923, les troupes franco-belges interviennent dans la grande région industrielle de la Ruhr. En réplique à l’occupation, le gouvernement allemand organise la résistance passive et déclenche une grève générale dans la zone envahie. Il encourage même en sous-main les groupuscules d’extrême-droite à multiplier les attentats et les actes de sabotage. D’ailleurs, ce même 11 janvier, un extrémiste quasi inconnu affirme à ses partisans nationaux-socialistes rassemblés au cirque Krone de Munich qu’ils
constituent « l’armée vengeresse de la patrie », cet activiste s’appelle Adolph Hitler…

 1974 : François Mitterrand à Giromagny

Les photos ont été prises le dimanche 16 juin 1974, place du Général de Gaulle, à Giromagny. La première (fig.1) n’a pas été facile à prendre, la foule était dense. La garde rapprochée de François Mitterrand, constituée
de militants costauds se tenant par les coudes, était solide et, pour se glisser dans l’étroite allée qu’ils tentaient de réserver à cet hôte de marque, il a fallu ruser. Les appareils photographiques de l’époque étaient tout sauf automatiques et la mise au point se faisait à la main. Ce qui explique que le personnage n’est pas très net. Sur le plan photographique, bien sûr. La deuxième (fig. 2) montre l’orateur sur un podium bien dégagé. Il s’agit de la vaste terrasse du marchand de cycles de l’époque, M. Gilliotte . C’est aujourd’hui la pharmacie du Ballon. La rambarde du balcon avait été décorée avec les couleurs nationales et avec celle, plus locale, des branches de sapins. La fête et les discours. C’était la deuxième édition de la Fête de la Rose, grand rassemblement populaire organisé par la fédération du Parti Socialiste du Territoire de Belfort. Sur la place du Marché, les militants avaient monté de nombreux stands: jeux, petite restauration, vente, lieux de dialogue et de propagande… On pouvait y acheter, par exemple, des petites «rose au poing»

Le dessous des cartes – L’incendie
du tissage d’Anjoutey

l est 23 heures ce vendredi 29 mai 1931 ; un violent orage éclate sur le Pays sous-vosgien. À Anjoutey, comme
dans tous les villages avoisinants, on est tenu éveillé par le fracas incessant du tonnerre et par les éclairs qui
zèbrent le ciel. Soudain, à 23 h 10 précises, une énorme défl agration fait sursauter Camille Claudel, le concierge
du tissage du village. Nul doute que la foudre est tombée très près. Tellement près que, lorsqu’il jette un œil à l’extérieur, des fl ammes percent déjà l’aile gauche du toit du grand bâtiment. Aussitôt, il appelle à l’aide. Rapidement, les gens du village accourent. On achemine la pompe communale sur le site, tandis que le directeur du tissage, M. Schruoffeneger qui réside à moins de 50 mètres, fait mettre la pompe de l’usine en batterie. Hélas, l’une et l’autre ne sont pas d’une grande utilité, car le feu se propage à une vitesse vertigineuse. Cinq minutes après le coup de foudre fatidique, toute la toiture est déjà embrasée. Il faut dire que le feu trouve matière à s’alimenter : les planchers sont imprégnés de la graisse des machines et les poussières de coton se sont accumulées dans les moindres interstices durant des années.

 1815-1870, le Pays sous-vosgien, terre d’émigration !

La Nouvelle-France, l’histoire oubliée de l’Amérique française
Après les premières explorations du XVIe siècle, les XVIIe et XVIIIe siècles voient se développer la première colonisation française aux Amériques. Celle-ci n’a pas longtemps bénéficié de la faveur royale, elle a en effet souffert d’une mauvaise réputation auprès des Français de l’époque. Le souvenir semble se résumer à la formule dédaigneuse de Voltaire lorsqu’il parle « de ce pays couvert de glaces huit mois de l’année, habité par des barbares, des ourset des castors ». Lorsque l’Acadie et le Canada tombent aux mains des Anglais en 1763, personne ne s’émeut en France, pas même Choiseul principal ministre de Louis XV. Il faut dire que les Français sont peu nombreux de l’autre côté de l’Atlantique en 1760, tout au plus 90 000 personnes dont environ 90%
dans la vallée du Saint-Laurent. Il y a 7 500 habitants en Pays-sous-vosgien en 1751, 4 250 à Belfort en 1774, à titre de comparaison 5 000 personnes vivent à Montréal et 3 200 à La Nouvelle-Orléans, petites villes françaises du Nouveau Monde en 1760. À cette même date, dans les territoires britanniques de la façade atlantique de l’Amérique du Nord on dénombre 1,6 million de colons répartis en treize colonies. Celles-ci accèdent à l’indépendance en 1783 et deviennent les États-Unis d’Amérique.

 Petite chronique judiciaire du temps des seigneurs

Notre territoire a suivi le sillage du Saint Empire Romain germanique et des Habsbourg autrichiens
durant trois siècles, de 1347 à 1648. C’est ainsi qu’en matière de justice, les recours en grâce revenaient à « notre souverain prince à Innsbrück ». Dans la seigneurie du Rosemont, en bénéficièrent: – en 1575 Thiébaud Clavey de Valdoie pour le meurtre de Jean Maillard « à cause de son petit moyen, il paiera des dommages-intérêts par fraction à la St Martin et à la St Georges » – en 1588, Jacques Horriel dit « Muller » et en 1598, Pierre Methiot, tous deux de Rougegoutte et coupables d’homicide. Ils devront toutefois «endosser l’armure durant 5 ans contre les Turcs ». Injures envers le seigneur du Rosemont Giromagny 1674. Ce samedi à Giromagny, les officiers des mines sont attablés au cabaret de Georges Miller. On est détendu, l’entrain et le bon vin chauffent une salle encore un peu fraîche en ce mois de mars. La conversation se conjugue bien vite avec la première personne de la seigneurie, le puissant J.P. Besançon de Fontenelle. Un maître dont Jacques Vuillemey, greffier des mines, dit tout haut le mal qu’il pense: « Le seigneur reçoit de l’argent du roi pour l’entretien des soldats, mais il fait supporter ces mêmes frais par ses sujets qu’il ruine ainsi honteusement. Pendant ce temps, ce monsieur s’est ménagé des sauvegardes en Bourgogne. Si ce n’ est pas voler le peuple, ça ! Si ce n’ est pas être traître à son roi, ça !

L’ouvrage du Monceau à Valdoie

L’édification des fortifications au XIXe siècle à peine terminée, l’invention d’un obus chargé à la mélinite va rendre caduques ces immenses constructions maçonnées recouvertes de terre. Le nouvel obus-torpille est un projectile
allongé en acier, chargé d’un explosif puissant (la mélinite) et amorcé par une fusée à retard. Le ministère de la Guerre ordonne une expérimentation de ces nouveaux obus. Une commission de l’Artillerie et du Génie fait les
essais du 11 août au 25 octobre 1886 sur le fort de la Malmaison situé entre Soissons et Laon, ouvrage achevé quatre ans plus tôt. Après 167 coups de 155 mm et 75 coups de mortier de 220 mm, la commission constate
que pour obtenir les effets escomptés sur un fort neuf, il n’y a pas besoin de recourir au plus gros calibre, le mortier de 220 mm. Un simple obus de 155 mm renverse les murs du fossé en éclatant dans les terres. Contre les
murs non terrassés comme les façades sur cour des casemates, ce même obus fait une brèche de cinq mètres de large dans des maçonneries d’un mètre d’épaisseur. Les éclats nombreux et tranchants rendent impossibles
le séjour des hommes sur les talus. Les trois mètres de terre pour la protection des casemates s’avèrent totalement inefficaces…

 René Marconnet, pilote de chasse oublié

Deux lignes dans le Journal Officiel du 14 novembre 1940, deux lignes qui accompagnent l’attribution de la croix de guerre avec palme pour un pilote de chasse originaire du Pays-sous-vosgien. Mais deux lignes qui soulignent l’héroïsme et le sacrifice de l’armée de l’air durant les très dures journées de la première bataille de France. René Marconnet est né et a grandi à Sermamagny. Rien ne le prédestinait à devenir pilote d’un avion de combat. C’est pourtant à bord de l’un d’eux qu’il perd la vie lors d’une mission suicidaire d’appui au sol. Il fait partie de ces nombreux pilotes oubliés qui reposent à proximité des champs de bataille où ils sont tombés. Une origine sous-vosgienne Le 19 mars 1910, le village de Sermamagny voit naître René Marconnet au domicile familial situé dans le quartier de « La Chamarre ». Ce quartier s’étire à l’est du village, le long de la route menant à Éloie.

L’auberge « chez la Rose » à Riervescemont

2 avril 1830 : dans le village du Puix, au lieu-dit «la goutte Thierry», domicile de ses parents Jean-Jacques Dupont
et Jeanne Claude Pulscher, Marie Pauline Dupont donne naissance à Julien qui sera légitimé le 1er mars 1835 par
le mariage à Kirchberg de sa maman avec Jacques Ringenbach. 19 juillet 1849 : Marie Rosine Marchal naît à Riervescemont au domicile de ses parents, Jean-Claude Marchal, bûcheron âgé de 38 ans, et Marie Thérèse
Piot, 39 ans. Marie Rosine a deux ans et demi quand sa maman décède, elle sera alors élevée par son oncle
Georges Piot, instituteur, et ses tantes Marie Rose puis Marguerite Piot, veuve de Mathias Dupont. Leur chaumière, imposante sous son grand toit de chaume, peut abriter plusieurs ménages ainsi que
la maison d’école du village. 

La Conspiration de Belfort et ses ramifications en Pays sous-vosgien

Depuis la seconde Restauration de 1815 , la France vit sous un régime de monarchie constitutionnelle. Le roi Louis XVIII (frère cadet de Louis XVI) règne sur le pays au grand dam des libéraux. Ces libéraux sont essentiellement des républicains et des bonapartistes très attachés aux libertés : individuelles, des cultes, de la presse… Bref, tout ce que la Charte prévoit leur est insupportable et renverser le roi devient une obsession. Aux côtés des libéraux on trouve des cadres de l’armée active, nostalgiques des campagnes napoléoniennes, et les « demi-soldes », ces anciens officiers renvoyés dans leurs familles en 1814 pour cause de bonapartisme reconnu.

Le Moto-Club de Giromagny 1931-1987

Réuni au café Pichenot le 27 août 1931, le MCG décide d’organiser une grande fête motocycliste au stade du Rosemont , gracieusement mis à disposition par l’Union sportive. L’événement sera une exhibition de motoball opposant deux équipes du célèbre motoclub de Sochaux. Initialement prévu le dimanche 6 septembre, ce match de polo d’un nouveau genre est repoussé d’une semaine en raison d’un terrain rendu impraticable par de fortes pluies. Ce report met le spectacle en concurrence avec une course de côte à Gérardmer et, pire encore, avec la fête de Lepuix et ses succulentes tartes aux quetsches. Malgré ces obstacles, 800 curieux viendront assister aux virtuosités de ces jockeys de la moto.

 Histoires de… «trous»

On peut avoir à percer diverses matières d’épaisseurs variables. Quand elles sont minces, peu résistantes ou cassantes (coquillages, ardoise, cuir) un poinçon fait l’affaire ; même un éclat de pierre, d’os ou de bois, appuyé ou frappé au marteau. En forte épaisseur, un matériau friable (comme la plupart des roches) se creuse assez aisément en le pulvérisant progressivement par des chocs concentrés sur une faible surface (poinçon triangulaire du tamponnoir, lame droite de la barre à mine, pointes multiples du trépan). Pour forer il suffit de tourner légèrement l’outil entre chaque coup. Les matières dures se percent par abrasion en frottant un sable encore plus dur, pressé par un mandrin assez mou pour qu’il s’y incruste. C’est lent mais simple, avec une baguette de bois actionnée en rotation (continue ou alternative, peu importe).

André Zemp, une vie de musique d’harmonie

Sa formation musicale: Élève à l’école de musique de l’harmonie
Alsthom, solfège et instrument (cornet à pistons et trompette). Sa formation de direction s’est révélée de façon naturelle au contact des différents directeurs de l’harmonie Alsthom et aussi avec son frère Joseph qui dirigeait
l’harmonie de Valdoie.

Son parcours musical
• Musicien à l’harmonie Alsthom de 1932 à 1949 (directeurs Émile Dornier, Pierre Choinard, Lucien Debraux).
• Musicien à l’orchestre symphonique Alsthom de 1933 jusqu’en 1939 (directeurs Paul Wiedermann et Hans Eichenberger).
• Musicien à l’harmonie de Valdoie en 1949, sous la direction de son frère Joseph. • Directeur adjoint de l’harmonie de Valdoie en 1953 et 1954 après le décès de Robert Demeusy. 

• Directeur de l’harmonie de Valdoie de 1954 à 1989.
• Directeur de l’École de musique de l’harmonie de Valdoie de 1954 à 1989.
• Musicien dans les groupes de jazz créés par ses enfants.
• Compositeur et arrangeur, membre de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique
(SACEM).

Céoùdonc ?

La petite histoire en patois

La poutche en ordgent • La louche en argent

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