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Édito

SEULE L’HISTOIRE N’A PAS DE FIN – Charles Baudelaire

La Vôge 2021 vous est livrée.
Elle poursuit la mission que ses concepteurs s’étaient donnée il y a plus de 30 ans : prospecter le passé du Pays sous-vosgien et le transmettre avec rigueur et passion. Au fil des ans, les sujets restant à traiter semblent inépuisables.
Parce que : « Seule l’histoire n’a pas de fin ».
Cette année, 150e anniversaire de la signature du Traité de Francfort oblige, la guerre de 1870-1871 est abordée largement. Notre région eut particulièrement à souffrir des combats, puis de l’occupation par le vainqueur. Personne ne savait alors que l’acte de paix signé le 10 mai 1871 allait enfanter un conflit plus terrible encore, puis un autre …
Parce que : « Seule l’histoire n’a pas de fin ».
Comme si les balles, les privations, les humiliations ne suffisaient pas, la dysenterie, la typhoïde et la variole se sont invitées aux bouleversements. C’est ainsi qu’un médecin de Giromagny constata, désespéré, que la population ne voulait point du vaccin contre la variole. Comme aujourd’hui, certains refusent celui destiné à vaincre le COVID…
Parce que : « Seule l’histoire n’a pas de fin ».
Enfin. La Vôge s’habille cette année d’une fleur en couverture, comme pour dire qu’après confinements et déconfinements. après les tests et les vaccins, après les masques et les gels, la vie continue…

François Sellier.

Table des matières

Édito François Sellier 1
Il y a 100 ans ! Martine Demouge 2
La guerre de 1870 en Pays sous-vosgien et le cimetière des Prussiens de Giromagny Christine & Bernard Perrez 21
La sépulture prussienne  du cimetière d’Anjoutey Christine & Bernard Perrez 32
Lettres d’un ancien mobile du Haut-Rhin Bernard Cuquemelle 36
Les épidémies lors de la guerre de 1870 : le témoignage éclairé du docteur Hégésippe Benoit Jean-Christian Pereira & François Sellier 42
Les morts de 1870 dans le Pays sous-vosgien Bernard Cuquemelle 48
Le dessous des cartes François Sellier 55
De la source de la Dame Blanche à la tragique destinée de Paul Durin Marthe Peltier 56
Barbe-rousse Marthe Peltier 64
Le Grand canal et le ballon d’Alsace Roland Guillaume 67
Les directeurs des Harmonies du Territoire de Belfort Claude Parietti 78
110 ans de cycles au centre de Giromagny Michaël Mennecier 81
Les bulletins paroissiaux d’ Auxelles-Haut et Auxelles-Bas de 1958 à 1968 Stéphane Muret 84
Les vieilles familles du Territoire Gérard Jacquot & Jacques Marsot 96
Arc-en-ciel aux Vergers François Sellier 99
La grève de 1902 – 1903 à Lepuix-Gy Bernard Piller & Marie-Noëlle Marline 108
Histoires de machines… « à laminer » Patrick Lacour 113
Céoùdonc ? 116
La petite histoire en patois Texte et traduction « en patois de chez nous » de José Lambert et de Marthe Peltier Illustrations de François Bernardin 117
MAGAZINE
La vie de l’association Marie-Noëlle Marline 121
Petit lexique des noms de lieux Roland Guillaume 126
Le sentier historique du Montori François Sellier 129
Une nouvelle croix sur la tombe de sœur Louise à Saint-Nicolas François Sellier 130
Insolites… François Sellier 131

Il y a 100 ans !

L’année 1921 en bref

Naissance du parti communiste

La fin de l’année 1920 et l’année 1921 sont marquées par la grande « secousse » qui va bou­leverser l’unité du socialisme et, par voie de consé­quence, l’ensemble de la vie parlementaire et syndicale de la France. Les socialistes français, en crise depuis la révolution russe, étaient divisés sur l’adhésion à la Ill° Internationale communiste fondée par Lénine. Au congrès socialiste de Tours (25-29 dé­cembre 1920), les « durs » l’emportent face aux socialistes fidèles à la S.F.I.O. et créent la section française de l’Inter­nationale commu­niste, cette section prend le nom de parti communiste en octobre 1921. L’unité socialiste est morte. Marcel Sembat, député so­cialiste, dira : « Au congrès de Tours, Jaurès fut assassiné une seconde fois ».

Louis Oscar Frossard né à Foussemagne, élu premier secrétaire général du nouveau parti communiste français le 4 janvier 1921.
Source gallica.bnf.fr

Les réparations allemandes

Le gouvernement français et sa nouvelle majo­rité, le Bloc National, sont confrontés à de graves difficultés. Les régions dévastées par la guerre sont à reconstruire mais le charbon et les transports manquent. Le franc ne cesse de baisser, le prix de la vie de monter, le déficit budgétaire de croître. On compte sur le paiement par l’Allemagne des ré­parations. Aristide Briand parle même de « mettre la main au collet du mauvais payeur ». Mais les difficultés surgissent. En fin d’année l’Allemagne se déclare incapable de faire face à ses échéances, à cela s’ajoute un sujet sensible : la Reichswehr respecte imparfaitement les clauses du désarme­ment. Excédé par cette situation, Poincaré lance dans un discours : « … L’heure est venue de répé­ter aux Allemands comme à Verdun : on ne passe plus ». Certains parlent déjà de saisir la Ruhr.

(La suite dans :  Il y a 100 ans, par Martine DEMOUGE, page 13)

La guerre de 1870

Dans le Pays sous-vosgien et le cimetière des Prussiens de Giromagny

Le cimetière des Prussiens date de la guerre franco-allemande de 1870-1871 ; il est situé le long de la route D 465, à l’entrée sud de la ville, à environ cent mètres du passage à niveau. Le nom offi ciel est « cimetière militaire allemand ». Mais, en 1870, l’Allemagne n’existe pas en tant qu’État-nation. Une Confédération de l’Allemagne du Nord regroupe les 21 États situés au nord du Main. Au-dessus des 21 gouvernements a été créé un gouvernement fédéral. Il est formé d’un président, le roi de Prusse, assisté d’un chancelier fédéral, Bismarck, ministre-président de Prusse. Seuls restent en dehors de la Confédération les États situés au sud du Main : Hesse-Darmstadt, BadeWurtemberg et Bavière ; encore ont-ils signé des traités d’alliance qui placent en cas de guerre leurs armées sous le commandement du roi de Prusse. Le 19 juillet 1870 la France de Napoléon III déclare la guerre à la Prusse. L’opinion publique en France, inquiète de l’accroissement de la puissance prussienne depuis une décennie, parle de Prusse et de Prussiens et non d’Allemands. À Giromagny, l’appellation populaire de « cimetière des Prussiens » est restée. Mais comment en est-on arrivé là ?

(La suite dans :  La guerre de 1870 en Pays sous-vosgien par Christine & Bernard PERREZ, page 21)

La sépulture prussienne du cimetière d’Anjoutey

La nuit où leur destin bascule

L’armée de l’Est commandée par le général Bourbaki, chargée  de venir débloquer la ville de Belfort, livre des combats acharnés les 15,16 et 17 janvier 1871 dans le secteur d’Héricourt, Chenebier, Frahier. Las pour Belfort, le 18 janvier Bourbaki ordonne la  retraite, abandonnant la place forte à son sort. Le siège reprend, plus terrible encore que les semaines précédentes. Depuis Versailles, le chef d’état-major général des armées allemandes, von Moltke, a en effet demandé au général von Tresckow d’en finir avec la forteresse. Dans un premier temps le village de Pérouse est l’objectif prioritaire du commandement allemand ; il s’agit de faire «sauter» ce verrou situé à l’est et resserrer l’étau sur Belfort. L’attaque se produit le 20 janvier, vers minuit, après une intense préparation d’artillerie. Les affrontements sont très violents, le village reste aux mains des mobiles toute la nuit, mais au lever du jour ils doivent battre en retraite. Pérouse est tombé. Les pertes sont sévères de part et d’autre.

(La suite dans : La sépulture prussienne du cimetière d’Anjoutey Christine & Bernard PERREZ, page 32)

Lettres d’un ancien mobile du Haut-Rhin

La signature au bas des lettres étant illisible, difficile dans ce cas d’identifier leur auteur. Une seule piste se devait d’être exploitée : dans une de ses lettres, l’auteur mentionnait le jour de son anniversaire, un 31 janvier. Comme il signalait avoir 24 ans, il devait donc être né en 1847. La consultation des registres matricules de la classe 1867 mis en ligne par les Archives départementales du Territoire de Belfort révélait qu’un seul soldat était né à cette même date : Charles Alphonse Maeder, né le 31 janvier 1847 à Colmar, fils de François Antoine Maeder et d’Antoinette Schuler. Le registre matricule le donnait comme commis négociant, incorporé le 16 juillet 1870 dans la garde nationale mobile du Haut-Rhin (2e ou 3e bataillon) envoyé à NeufBrisach et le signalait comme optant pour la nationalité française à Rougemont le 18 août 1872. D’après une autre source il avait été décoré de la Légion d’honneur en 1926 et était mort à Masevaux le 29 novembre 1928. Son dossier de la Légion d’honneur, consulté sur la base Léonore, s’est révélé très riche en renseignements : il avait participé au siège de Neuf-Brisach et avait été fait prisonnier et interné à Rastatt (voir encadré). Une lettre accompagnait son dossier et précisait qu’il fut président de la section des Vétérans de 1870 pour le secteur de Masevaux. Pour vérifier les renseignements contenus dans les lettres, une consultation du recensement de Masevaux de 1866 s’imposait. Hélas, il n’y avait trace du personnage recherché mais, en revanche, était mentionnée la présence de sœur Zéphirine et dans le même établissement d’une sœur Magloire Maeder de Colmar, confirmant que l’auteur des lettres était bien Charles Alphonse Maeder. Quant à la destinataire des lettres, la famille Andrés, elle possédait un hôtel à Masevaux. La famille s’est installée à Giromagny après la guerre de 1870 et a opté pour la nationalité française en 1872.

(La suite dans :  Lettres d’un ancien mobile du Haut-Rhin par Bernard CUQUEMELLE, page 36)

Les épidémies lors de la guerre de 1870

Le témoignage éclairé du docteur Hégésippe Benoit

Le docteur Benoit, dans un mémoire primé par l’Académie de médecine, remonte les chaînes de contaminations pour déduire la durée des incubations; il décrit les symptômes et les traitements avec leurs effets, la protection des vaccins et leur durée de protection. Des questions qui malheureusement sont d’actualité depuis quelque temps. Nous choisirons ici d’évoquer essentiellement la variole et nous verrons que les conclusions du docteur Benoit ont une singulière ressemblance avec certaines recommandations entendues aujourd’hui… Qui était Hégésippe Benoit ? Né à Chaffois (Doubs) le 7 avril 1820 il décède à Giromagny le 11 février 1879. Après des études à la faculté de médecine de Strasbourg, il s’installe à Giromagny. Il publie une brochure sur le choléra de 1854,  fonde la société pour le développement de l’instruction en 1860, crée la bibliothèque communale, préside le cercle littéraire et la chorale, et donne des conférences sur l’hygiène, les dangers de l’alcoolisme etc. Il s’intéresse aussi à la géologie, aux insectes et crée même une station météorologique en 1874. Pendant la guerre de 1870, il recueille et soigne sur place les blessés des combats qui passent en colonnes par Giromagny et assiste la population des environs, victime des épidémies. Ses publications sont variées : «Du choléra dans la vallée de Giromagny» en 1855 ; «Note sur le terrain glaciaire de la vallée de Giromagny» en 1862 ; «De l’abus des boissons alcooliques» en 1865 et «Le siège de Belfort au point de vue médico-chirurgical» en 1872.1 La tombe du docteur Benoit se trouve toujours au cimetière de Giromagny. Elle est aujourd’hui très délabrée. Le docteur fut un personnage ô combien précieux pour la commune en 1870-1871, comme il l’avait été lors de l’épidémie de choléra de 1854. Il a aussi beaucoup lutté pour l’instruction du peuple et contre l’alcoolisme. Il va sans dire que le personnage mérite mieux qu’une tombe abandonnée…

(La suite dans :  Les épidémies lors de la guerre de 1870 par JC PEREIRA & F SELLIER, page 42)

Les morts de 1870

dans le Pays sous-vosgien

La série 4 R 42 des Archives départementales, qui recense les demandes d’aides aux familles de morts ou disparus, permet de connaître un certain nombre de victimes parfois non référencées dans l’état civil. Cette série montre aussi l’état de pauvreté de certaines familles dont les fils ou les pères ont été victimes du conflit. Aux pertes humaines s’ajoutent les pertes matérielles et les réquisitions de marchandises, de nourriture imposées par les militaires prussiens. Des maisons sont incendiées à Grosmagny lors des combats du 2 novembre 1870 (famille Sauvageot Antoine, Tamagne Joseph et Mougin Georges), des dégradations sont commises chez madame Lieblin pour 384 francs, Jacques Lang, boucher de Giromagny, doit livrer de la viande pour un montant de 187 francs… l’énumération serait longue. La liste des soldats morts ou portés disparus cidessous comprend parfois des « blancs », certaines demandes manquant de précision, par exemple pas de prénom pour les victimes. Mais nos recherches approfondies ont permis de retrouver la plupart d’entre eux

(La suite dans :  Les morts de 1870 dans le pays sous-vosgien par Bernard CUQUEMELLE, page 48)

Le dessous des cartes

Une conséquence de la guerre de 1870-1871 : la création d’un bureau de la Caisse d’Épargne à Rougemont-le-Château. La photo présentée ici nous montre l’hôtel Bardin de Rougemont-le-Château. À droite du bâtiment, une pancarte indique «Caisse d’Épargne de Belfort-Succursale». La présence de cette succursale est à la fois une conséquence du traité de Francfort et un symbole pour cette petite partie du Haut-Rhin restée française après la défaite de 1871. Belfort possède une Caisse d’Épargne depuis 1834. Son conseil d’administration décide d’ouvrir une succursale à Masevaux en 1867. Hélas, quatre ans plus tard, la ville se retrouve en territoire annexé. Il convient donc de liquider au plus vite le bureau de Masevaux, même si un grand nombre d’Alsaciens souhaiteraient y poursuivre leurs dépôts. Le 16 juin 1878, en conseil de direction, le président de la caisse de Belfort présente un projet d’ouverture d’une succursale à Rougemont-le-Château, suite à une demande formulée par le conseil municipal de la commune. Cette requête est accueillie à l’unanimité des directeurs.

(La suite dans :  Le dessous des cartes par Francois SELLIER, page 55)

De la source de la Dame Blanche

à la tragique destinée de Paul Durin

À la sortie de Vescemont, dressées sur un éperon rocheux au milieu de la vaste forêt de sapins, apparaissent les ruines du château du Rosemont qui dominait toute la contrée. Depuis sa source à Riervescemont, la Rosemontoise serpente au fond de la vallée qui se resserre en contrebas du rocher ; là, rivière et route se côtoient et on aperçoit sur le fossé un ponceau donnant accès à une fontaine qui fut érigée à l’initiative de Paul Durin. Nous sommes à la source qui aurait jailli dans la légende de la Dame Blanche !

(La suite dans :  De la source de la Dame Blanche par Marthe PELTIER, page 56)

Barbe-rousse

Né à Auxelles-Haut le 11 avril 1913, Léon Durin passe sa jeunesse au hameau de La-Planche-le-Prêtre à Vescemont où son père est garde particulier des forêts de Louis Viellard.Il est adjudant au 3e régiment d’artillerie coloniale déployé début mai 1940 dans le secteur de Montmédy. Le 13 mai, les divisions blindées allemandes passent la Meuse au débouché des Ardennes ; le 3e RAC doit décrocher après de rudes combats, mais le régiment est quasiment anéanti le 16 juin 1940 dans le secteur de Gironville. Dès le mois d’août suivant, l’unité est très partiellement reconstituée grâce aux soldats ralliés au général de Gaulle. Léon Durin fait partie de ce « noyau dur » qui va participer aux opérations des Forces françaises libres de la colonne Leclerc. Ce dernier, qui n’est encore que colonel, est chargé de rallier le Cameroun et l’Afrique-Équatoriale française à la France libre. Après avoir été déchu de la nationalité française par un décret du gouvernement de Vichy le 16 juin 1941, Leclerc est condamné à mort par contumace le 11 octobre de la même année ; Léon Durin le sera également et va en être fier : « Mon oncle Léon avait sa condamnation à mort affichée sur la porte de grange, chez ses parents à la maison forestière du Rosemont ; ayant suivi Leclerc, il était considéré comme déserteur», témoigne son neveu Claude Hartmann. Conducteur de char, Léon Durin fait toutes les campagnes de la colonne Leclerc, puis de la Force L (L comme Leclerc promu général) : raids dans le désert, prise du Fezzan (sud-ouest de la Libye), campagne de Tunisie contre l’Afrikakorpsde Rommel… jusqu’au repaire bavarois d’Hitler à Berchtesgaden avec la 2e DB.

(La suite dans :  Barbe-rousse par Marthe PELTIER, page 64)

Le Grand canal et le ballon d’Alsace

Les lecteurs de la Vôge qui avaient vingt ans il y a longtemps se souviennent sans doute des débats politiques sur l’opportunité d’élargir le canal du Rhône au Rhin pour en faire ce qu’on appelait le Grand canal et des revendications des protecteurs de la Nature qui réclamaient la protection du massif du Ballon. Dans une réunion électorale on avait même entendu un citoyen à l’esprit confus interpeller un candidat sur sa position politique vis-à-vis de ce « Grand canal qui doit passer par le ballon d’Alsace ». Eh bien ce n’est pas ce projet extravagant que nous allons étudier mais un autre, bien plus modeste et quelque peu insolite : un projet de canal amenant l’eau de la Roche du Cerf, au pied du Ballon, jusqu’au Phanitor, aux confins de Giromagny et de Lepuix. C’était en 1680.

(La suite dans :  Le Grand canal et le ballon d’Alsace par Roland GUILLAUME, page 67)

Les directeurs des Harmonies

du Territoire de Belfort

Dans le Territoire de Belfort, neuf directeurs d’harmonies ou fanfares ont eu une activité supérieure à 30 années. On compte aussi huit directeurs dont l’activité a été comprise entre 20 et 30 ans. Cette longévité méritait bien que l’on s’y attarde ! Depuis leur création, dans la seconde moitié du XIXe siècle, chaque harmonie ou fanfare a été dirigée par un directeur. Selon les événements internes ou extérieurs, les déménagements, l’âge, l’activité professionnelle ou pour toute autre raison, les directeurs ont assuré leur charge avec des durées plus ou moins longues : quelques années jusqu’à plusieurs décennies dans une ou plusieurs sociétés. Les directeurs ont toujours eu le souci de la formation des musiciens. Ils ont ainsi assuré la création et la direction d’écoles de musique, dépendantes ou non de leur société. Et très souvent, en supplément de leur activité de direction, ils assumaient d’autres fonctions musicales : composition d’œuvres, direction de chorales ou d’ensembles musicaux spécifiques.

(La suite dans :  Les directeurs des Harmonies du Territoire de Belfort par Claude PARIETTI, page 78)

 110 ans de cycles

au centre de Giromagny

À Giromagny, de nombreux commerces ont tiré leur rideau ou se sont transformés, mais à côté de la fontaine Louis XV se trouve un magasin de cycles ouvert depuis plus d’un siècle. Son histoire est en grande partie liée à celle de la famille Lacour. Georges Lacour est né à Auxelles-Haut, quartier du Bout, le 13 octobre 1866. Les listes nominatives de recensement de 1881 et 1886 nous apprennent qu’il est serrurier, comme son frère et son père. À cette époque, ce terme désignait fréquemment les métiers liés au travail du métal, tels que ferronnier ou mécanicien. En 1892, il se déclare mineur. Peut-être exerça-t-il son métier de serrurier sur le site de la mine Saint-Jean où d’importants travaux furent entrepris entre 1890 et 1894. De son union avec Marie Raffenne naissent deux fils, Camille en 1892 et Joseph en 1895. L’année suivante, la famille s’installe petite rue du Tilleul à Giromagny, puis rue du Tilleul (à l’actuel n° 48). Georges travaille alors comme serrurier pour la société Filature et tissage de Giromagny.

(La suite dans :  110 ans de cycles au centre de Giromagny par Michaël MENNECIER, page 81)

Prêtre du Pays sous-vosgien durant les « Trente Glorieuses »

Les bulletins paroissiaux d’Auxelles-Haut et Auxelles-Bas de 1958 à 1968

Découverts il y a des années dans le grenier familial, simplement conservés dans un carton, un certain nombre de documents des années 1950-60 attendaient d’être à nouveau mis en lumière pour révéler quelques informations sur la vie et les idées d’un prêtre dans un village du Pays sous-vosgien. Habitant à Auxelles-Bas depuis de longues années, rue de la Villette, les propriétaires avaient probablement conservé ces documents dont les dates correspondaient à des événements familiaux. Dans cet ensemble hétéroclite constitué de courriers, cartes postales, journaux, ressortait une série de fascicules de petits formats à la couverture jaunâtre imprimée et sur laquelle se dessinaient les silhouettes parfaitement reconnaissables des clochers  d’Auxelles-Bas et Auxelles-Haut. Il s’agissait d’une assez importante série de bulletins paroissiaux. Je les ai longtemps conservés sans réellement y prêter attention mais lorsque je me décidai à les lire, je fus surpris de la somme des détails donnés par l’auteur sur la vie quotidienne du village dans les années 1960.

(La suite dans :  Les bulletins paroissiaux d’Auxelles-Haut et Bas par Stéphane MURET, page 84)

Les vieilles familles du Territoire

Sous ce titre, deux familles du Pays sous-vosgien nous sont présentées. Gérard Jacquot a recherché l’origine des Reiniche, Jacques Marsot celle des Marconot. Tous deux ont trouvé ces patronymes à partir du XVIe siècle.

(La suite dans :  Les vieilles familles du Territoire par Gérard JACQUOT & Jacques MARSOT, page 96)

Arc-en-ciel aux Vergers

À la fin de l’année 2020, l’Association hospitalière qui gérait la Maison de retraite de Rougemont-le-Château depuis 1908, a cessé de vivre. Son conseil d’administration a officiellement transmis les clés de l’établissement à la Fondation Arc-en-ciel. Retour sur l’histoire de cette maison qui fut appelée tour à tour hôpital, hospice, maison de retraite, et aujourd’hui, résidence pour personnes âgées et dépendantes…

Tout commence le 31 mars 1906 quand l’abbé Gustave Schwalm décède à son domicile parisien. Né à Rougemont le 17 novembre 1834, il fut premier vicaire de la paroisse Saint-Antoine à Paris et aumônier de l’Hôpital des Quinze-Vingts. Dans son testament, il est écrit :

(La suite dans :  Arc-en-ciel aux Vergers par Francois SELLIER, page 99)

La grève de 1902-1903

à Lepuix-Gy

Au cours du dernier quart du XIXe siècle et du premier quart du XXe siècle, la carte postale, dont la diffusion explose, est le vecteur par excellence d’échanges d’informations essentiellement familiales, de prises de rendez-vous et parfois de relations d’événements locaux. C’est précisément le cas de la carte de l’intérieur de l’église de Lepuix-Gy envoyée en février 1903, vraisemblablement par le directeur de l’usine de tissage, et faisant état de la grève en cours. L’expéditeur y précisait les points suivants : « La grève continue toujours, les ouvriers sont très calmes. Ils font bon ménage avec la troupe et la gendarmerie […] il est probable que la fabrique n’ouvrira pas maintenant, l’atelier de broderie va bien et ces demoiselles travaillent fort bien, elles sont 20 »Ces indications succinctes nous ont conduits à effectuer quelques recherches pour en savoir un peu plus sur cet épisode. Outre les journaux de l’époque, plusieurs publications font état de cette grève du tissage du Pont commencée le 28 novembre 1902 et notamment les bulletins de l’Office du travail des années 1894 à 1912 qui publient quelques lignes à ce propos :

(La suite dans :  La grève de 1902-1903 à Lepuix-Gy par Bernard PILLER & Marie-Noëlle MARLINE, page 108)

Histoires de machines… « à laminer »

Les machines-outils, d’abord modestes à l’échelle de petits ateliers, ont gagné en complexité et en taille quand au XIXe siècle l’industrie est montée en puissance. Mais les mécanismes simples et relativement économiques n’ont pas disparu pour autant; ils se sont au contraire diversifiés, pour exécuter des travaux pénibles ou nécessitant une certaine régularité. Depuis longtemps les forges, affineries et aciéries fournissent des barres de fers et aciers de sections variées , mais souvent aucune ne correspond exactement à l’utilisation. Les métaux ferreux étant très malléables à chaud, on dégrossissait les dimensions des pièces à la forge en martelant les ébauches sur l’enclume. Au début du XIXe siècle les petits ateliers n’ont d’autre machinerie que forge, meule de grès, tour d’établi et machine à percer très primitive.

(La suite dans :  Histoire de machines à laminer par Patrick LACOUR, page 113)

Céoùdonc ?

Plusieurs années durant, Claude Canard a proposé Le Céquoidon, rubrique par laquelle il présentait un outil ou un ustensile peu courant dont il fallait tenter de trouver le nom et l’utilité. Désormais ce sont des lieux, des édifices, des statues ou des détailsarchitecturaux bien de chez nous, que nous vous proposons d’identifier et de situer. La réponse se trouve sous chaque photo mais avant de retourner votre magazine, essayez de deviner !

(La suite dans :  Céoudonc, page 116)

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